L’histoire se répète… le vers des méninges.

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Octobre 2017, en pleine flambée des couleurs, des dizaines de « selfie » de randonneurs tout près d’une jeune femelle orignal apparaissent sur les réseaux sociaux. Certains ont même l’audace de la toucher. Et elle se laisse faire… Comme c’est étrange! Dans les jours qui suivent, elle est revue, de plus en plus près des installations humaines. Jusqu’à s’installer sur la route. Lorsque les voitures arrivent, elle reste là, ne bouge pas d’un poil. Son comportement est anormal, et plus les jours avancent, plus elle semble maigre, lente et désorientée. Conclusion : elle est malade. L’option la plus probable est le ver des méninges.  

Tout d’abord, c’est quoi? Le ver des méninges est un nématode. Le cycle de vie de ce parasite est assez inusité! Pour se développer complètement, il doit passer par deux hôtes très éloignés l’un de l’autre biologiquement parlant. La larve commence par se développer chez le cerf de Virginie et sera expulsée par les excréments. C’est la première étape nécessaire à son développement. Puis, les larves continueront de se développer chez certaines espèces de limaces et d’escargots. En s’alimentant, les cerfs vont ingérer par inadvertance certains de ces mollusques et réintégrer le parasite maintenant développé à l’intérieur de leur organisme. Ceux-ci vont ensuite migrer vers la moelle épinière, puis vers le cerveau, et devenir adulte. Dans la très grande majorité des cas, les cerfs de Virginie s’en tireront sans trop de problèmes. Par contre, lorsque les cerfs et les orignaux se côtoient dans un même habitat, ces derniers peuvent aussi contracter la maladie. Pour les orignaux, c’est beaucoup plus grave. Dans la très grande majorité des cas, l’animal va développer des symptômes de dégénérescence neurologique jusqu’à voir certains de ses muscles paralysés et éventuellement en mourir.

C’est une des raisons qui explique pourquoi plus au sud, là où il y a beaucoup de cerfs, les originaux se font relativement rares. Actuellement, on assiste à une expansion du territoire du cerf de virginie, et cela pourrait devenir problématique pour les orignaux pour l’instant « à l’abri » plus au nord.

L’année dernière, après plus d’un mois, la jeune femelle était condamnée. Son comportement devenait de plus en plus anormal et de plus en plus dangereux. Elle a finalement été abattue par les agents de la faune à la fin de l’automne…

Il semblerait que l’histoire se répète à nouveau cette année. Même date, même endroit, un nouvel orignal au comportement particulier est observé. Pour l’instant, son état ne semble pas aussi grave que celui de l’année dernière, mais sa situation risque d’empirer dans les jours qui viennent…

Il faut faire très attention si vous croisez un animal qui présente ce genre de symptômes. Ils peuvent sembler très peu farouches, puis soudainement réagir de manière plus violente sans préavis. Il ne faut pas les approcher!

Je vais essayer de suivre l’évolution de la situation dans les jours qui viennent. C’est vraiment triste quand on connaît le sort qui est réservé à ces pauvres bêtes… Mais ce sont les lois de la nature. Et quand même, pouvoir observer ces animaux dans un coin où nous n’en avons pas l’habitude est tout de même un privilège incroyable. Je suis toujours impressionné par « le roi des forêts ».

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